Dans sa communication, la Municipalité est restée évasive sur la question de la construction d’immeubles sur l’ancienne propriété d'Audrey Hepburn (la Paisible). Cette perspective a toutefois été évoquée lors des séances de la commission consultative. Rappelons que :

 

  • Cette propriété qu’Audrey Hepburn a acquis en 1965 et dans laquelle elle vécut pendant près de 30 ans est l’un des éléments de patrimoine les plus emblématiques du district de Morges et du canton de Vaud ;

 

  • La Paisible figure à l’inventaire fédéral des jardins historiques (ICOMOS, voir recensement architectural vaudois). Dans la fiche de l’Inventaire des sites construits à protéger en Suisse (ISOS) consacrée à Tolochenaz, le parc de La Paisible est aussi qualifié d’ « espace très sensible de dégagement». Quant à ce qui fut la maison de l’actrice, elle figure comme « objet d’intérêt régional » (note 2, avec un objectif de sauvegarde A) au recensement architectural du canton de Vaud ;

 

  • Depuis le 1erjuin 2022, la loi vaudoise sur la protection du patrimoine culturel immobilier étend la protection conférée dans le passé au bâtiment et à ses abords à l’entier de la parcelle (art. 20) à laquelle « aucune atteinte ne peut être portée… qui en altère le caractère et la substance » (art. 4). Or selon les explications relatives à l’inventaire ISOS, cela implique « la conservation intégrale de toutes les constructions et composantes du site, de tous les espaces libres » (objectif de sauvegarde A, page 4). Ce faisant, le législateur a souhaité « clarifier le périmètre minimal de protection en classant la parcelle sur laquelle les immeubles concernés sont situés… » la notion d’abord étant supprimée (voir exposé des motifs, page 26).

 

  • La loi précise sans ambiguïté que « dans leurs décisions, les autorités accordent un poids prépondérant à la protection du patrimoine» (art. 4).

Lors de l’acquisition de La Paisible, les intentions des propriétaires étaient claires : « nous n’avons pas l’intention d’y construire quoique ce soit ! », article du 24Heures du 24 novembre 2000).

 

Si des immeubles étaient construits sur cette parcelle, alors la perspective qu’elle puisse par exemple un jour devenir un parc public disparaitrait. A ce jour, il n’y a aucun droit à bâtir sur cette parcelle. Est-il dès lors opportun de porter atteinte à l’élément de patrimoine le plus emblématique de notre village?

 

Pour rappel, le 25 novembre 2018, les Tolochinoises et les Tolochinois ont rejeté par 438 voix contre 325 un projet visant à bâtir de nombreux immeubles dans ce quartier (y compris sur La Paisible), en vue d’y accueillir 500 nouveaux habitants.